Les évêques catholiques ont appelé vendredi à la libération des otages du Hamas, à l'ouverture de leur assemblée plénière d'automne à Lourdes dans le sud-ouest de la France.
"Nous sentons l'inquiétude profonde de nos frères et soeurs juifs, (...) si souvent, si facilement objets de haine partout dans le monde. Avec eux, nous réclamons la libération des otages", a afirmé le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Éric de MoulinsBeaufort, dans son discours d'ouverture.
"Avec non moins de force, je veux dire aussi notre communion avec la population de Gaza soumise à des bombardements terribles", a-t-il ajouté, déplorant la mort de civils "qui se trouvent prisonniers de la volonté de nuire du Hamas et de l'opération de représailles menées par Israël".
Les évêques, réunis jusqu'à mercredi pour des travaux consacrés à la mission de l'Eglise, prieront dimanche "pour l'Ukraine et l'Arménie" mais aussi pour "la paix en Israël et en Palestine", s'associant à un geste demandé par le grand rabbin de France pour la libération des otages (242 selon Israël).
La guerre entre Israël et le Hamas est entrée vendredi dans son 28e jour. La bande de Gaza est soumise à des bombardements incessants de l'armée israélienne, déclenchés après l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur son sol le 7 octobre, la plus meurtrière de l'histoire d'Israël.
L'assemblée des évêques reviendra aussi sur la visite à Marseille (sud) du pape, qui avait lancé un vibrant plaidoyer pour les migrants. Un sujet d'actualité: le Sénat français examine à partir de lundi un projet de loi sensible sur l'immigration.
"Ce sujet est pour nous essentiel, c'est le respect de toute vie, la liberté de se déplacer, la lutte contre toutes les corruptions... Ca fait partie du message du Christ de migrer", a afirmé l'évêque de Troyes (est) Alexandre Joly lors d'une conférence de presse.
François avait aussi dénoncé "la perspective faussement digne d'une mort douce", alors que le gouvernement prépare un projet de loi "fin de vie" attendu pour décembre.
"Nous continuerons à parler et apporter notre voix pour défendre la vie", a martelé Mgr Joly, interrogé sur l'inscription prévue du droit à l'avortement dans la Constitution. "Ce projet nous inquiète fortement", a-t-il ajouté.
En droite ligne du synode qui a réuni évêques et laïcs au Vatican autour de l'avenir de l'Eglise, cette assemblée planchera sur la "mission", c'est à dire comment l'Eglise peut relayer au plus grand nombre le message de l'Evangile, un défi pour une institution afaiblie par le scandale des violences sexuelles.
Deux ans après le rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l'Eglise depuis 1950, un groupe de travail se penchera samedi sur les victimes majeures.
Les évêques auront aussi, samedi et mardi, des séances de travail avec le service national pour les relations avec les musulmans.
La Rédaction (avec AFP)